Legal soft skills academy : interview d’Ann Wauters

Le 25 mars 2021, l’IJE et Vialegis ont eu le plaisir de vous inviter à la session de lancement de la Legal Soft Skills Academy. Au cours de ce webinaire Ann Wauters, capitaine des Belgian Cats, a partagé son expérience unique d'athlète au plus haut niveau et a mis en évidence les parallèles entre le sport d'élite et le monde de l'entreprise. Dans cette interview, Ann nous en dit plus sur sa nouvelle carrière de consultante au Resilience Institute Europe, sur la façon dont la pandémie mondiale a affecté son quotidien et sur les rituels qu'elle pratique pour rester résiliente en cette période d'incertitude.

A côtÉ de VOTRE carrière sportive, VOUS AVEZ désormais une nouvelle carrière : consultante senior chez « THE Resilience Institute Europe ». Qu'est-ce qui VOUS A poussé à faire cette démarche ?

Ann Wauters : C'est une chouette anecdote... En 2018, j'ai par hasard croisé Annelies Verlinden (actuelle ministre de l'Intérieur) qui était alors avocate. Elle m'a demandé de prononcer un discours dans le cadre de la Journée Internationale de la Femme. Nous sommes restées en contact et elle m'a conseillé de rencontrer Katrien Audenaert de « The Resilience Institute Europe », qui développe des programmes de résilience et de performance durable. Leur méthode de travail m'a vraiment séduite et constitue une réelle valeur ajoutée pour moi. Ce que j'apprécie le plus, c'est que la méthode est fondée sur des  données scientifiques et orientée vers la pratique. Ce n’est pas juste une simple liste de bonnes pratiques. Vous pouvez directement appliquer ces conseils.  Je pouvais donc facilement faire le lien avec le monde du sport.

J’avais l’intention de rejoindre  le « The Resilience Institute Europe » après les Jeux Olympiques afin d'en apprendre davantage sur la méthode et  partager ma propre expérience. En raison du report des Jeux Olympiques, cette année était désormais une année de transition durant laquelle j'ai eu le temps de me préparer de manière substantielle et  d’être active au sein du « The Resilience Institute Europe ».

Il y a un peu plus d'un an, la Belgique tombe en confinement. Comme pour tout événement majeur de l'histoire, chacun se souvient de ce qu'il faisait à l'époque. Où étiez-vous il y a un an lorsque nous apprenions que la Belgique devait se confiner ?

Ann Wauters : Cette nouvelle réalité semblait si surréaliste. Je me disais « Qu'est-ce qu'ils entendent par confinement ? » Le vendredi avant le confinement, je suis allée prendre un café et je ne comprenais toujours pas ce qui se passait. Au départ, il ne s'agissait que de 3 semaines et cela semblait une éternité à l'époque. Puis il y a eu les vacances de Pâques, ce qui signifiait 5 semaines avec les enfants à la maison. Je me suis demandée ce que nous pourrions faire avec eux si tout était fermé et que nous n’aurions nulle part où aller. À l'époque, je n'avais pas compris ce qu'était une pandémie et j'ai été étonnée de voir à quelle vitesse les gens peuvent s'adapter.

J'ai moi-même attrapé le coronavirus au début du confinement. Les premières semaines je n'avais pas beaucoup d'énergie et ne pouvais pas faire grand chose. Une fois je me sentais mieux, j’ai pu faire preuve de plus de résilience. C'est aussi la période  pendant laquelle les Jeux Olympiques ont été reportés, ce qui n’était jamais arrivé auparavant et ça juste au moment où la Belgique se qualifie pour les Jeux Olympiques. Le fait que cela se soit produit à la fin de ma carrière m'a fait penser : « Comment vais-je y arriver ? » Puis, lentement mais sûrement, vous voyez d'autres opportunités et vous recommencez à vous concentrer sur d'autres choses, ce qui fait aussi partie de cette résilience.  J'ai recommencé à m'entraîner, mais pas à une intensité élevée. Le confinement a également diminué la  pression. J'ai beaucoup appris pendant cette phase. Même si c'est difficile, on fait en sorte que ça marche et vous trouvez un moyen de faire face à la situation.

Comment la crise du COVID a-t-elle bouleversé votre vie ?

Ann Wauters : Pour moi, le confinement signifiait ralentir. Je n'avais pas besoin de me déplacer. Le grand changement c'est que j'ai pu rester à la maison avec ma famille la plupart du temps. Nous avons fait beaucoup de choses locales, exploré la Belgique, fait beaucoup de randonnées, des balades à vélo. J'ai beaucoup apprécié ces moments. C'était une période difficile, mais j'en ai aussi retiré beaucoup de bonnes choses. Avant la crise sanitaire, je prenais ma voiture et j'allais de réunion en réunion et maintenant vous vous demandez si tout cela est bien nécessaire. Je veux définitivement emporter ces choses positives pour le futur. Cela m'a également donné plus de temps pour me préparer à commencer à travailler avec « The Resilience Institute Europe » et pour en apprendre davantage sur le contenu du programme.

Par quelle routine, quel rituel ou quelle habitude, que même une personne non sportive pourrait adopteR, commenceZ-VOUS VOTRE journée ?

Ma vie a toujours été très réglée à ma place. Je devais être à tel entraînement à telle heure et les matchs étaient tous planifiés. Cet agenda vide vous donne de la liberté, mais il crée aussi une pression, car vous devez maintenir une routine. Vous êtes occupé par une centaine de choses en même temps, mais à la fin de la journée, vous avez l'impression de n'avoir rien fait.

Ce que j’aime faire le matin en me levant, c’est me demander : «  quelle est la chose la plus importante que je dois faire aujourd’hui ? ». De cette façon, je me fixe un objectif  pour le reste de la journée. Je ne pense pas seulement à ma « liste de choses à faire /to do’s », mais j'y associe aussi une « liste de choses à être/to be ». Comme, par exemple, appeler une amie dont je n'ai pas eu de nouvelles depuis longtemps (to do), parce que je veux être une bonne amie aujourd'hui (to be). Sinon, vous avez l'impression de faire beaucoup de choses, mais à la fin de la journée, vous vous dites « je n'ai pas fait ce que je voulais vraiment faire ».

Lors du webinaire Donné le 25 mars aux membres de l'Institut des juristes d'entreprise, vous FAITES un parallèle entre le monde sportif et le monde des affaires. Le stress que vous ressentez juste avant un lancer franc est comparable au stress que vous pouvez ressentir sur votre lieu de travail juste avant une réunion importante ou au début d'un projet. Alors, que faites-vous pour maîtriser votre stress ?

Il existe différents types de stress. Le stress positif vous rend plus performant. Ce que nous avons remarqué maintenant pendant les matchs, c'est que l'atmosphère du public apportait de l'adrénaline et donnait de l'énergie. Nous avons dû nous habituer à jouer sans public.

Pour se débarrasser de la tension qui pourrait vous faire mal fonctionner, il peut être bon de créer une certaine routine qui vous amène à vous apaiser. Un exercice simple pour se recentrer rapidement consiste à inspirer et expirer.

Le « The Resilience Institute Europe » propose une application qui peut vous aider. Je sais qu'il existe des milliers d'applications, mais celle-ci pourrait vraiment être un atout supplémentaire pour vous concentrer sur votre propre travail ou pour programmer un moment quotidien pour vous.

Ce mois-ci, nous avons célébré la Journée Internationale de la Femme. Plus de la moitié des membres de l'IJE sont des femmes. L’IJE est en bonne voie vers l'égalité des genres. Quelles mesures pensez-vous que nous pourrions prendre pour un monde plus égalitaire entre les genres ?

Ann Wauters : C'est un sujet qui me tient à cœur. Nous y travaillons de plus en plus. J'ai eu la chance de construire ma propre carrière professionnelle. Je pense parfois que si j'avais été un homme, ma vie aurait été complètement différente. Je ne voudrais l'échanger pour rien au monde, mais il y a encore des inégalités. Je suis heureuse d'entendre que vous avez une bonne égalité, mais dans de nombreuses entreprises, les postes de direction sont encore occupés par des hommes. Il y a une évolution, mais nous devons encore y réfléchir de temps en temps. Nous devrions nous encourager davantage entre femmes pour qu'elles se lancent dans l'aventure. C'est profondément ancré dans notre ADN et notre histoire. Nous avons accompli beaucoup de choses au cours des 50 dernières années, mais il reste encore du chemin à parcourir. Je pense que  l’objectif que nous avons pour nos filles c’est qu'elles n'aient  plus à se battre pour cela lorsqu’elles entreront dans le monde professionnel. Je leur souhaite de pouvoir rêver de tout et ne plus devoir penser en termes de stéréotypes. La diversité dans une équipe est certainement un atout. La complémentarité fait la force d'une équipe. Dans le basket-ball, nous ne pouvons pas toutes jouer à la même position. Chacune doit connaître son rôle et sa force. Il est donc très important d'être complémentaire. J'espère donc qu'à l'avenir, nous ne devrons pas penser « homme-femme », mais uniquement à la compétence de la personne. Je pense que nous devrions y prêter attention et que nous avons encore besoin de la Journée Internationale de la Femme pour nous inciter à nous encourager mutuellement.

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